Mad House

Je me suis réveillé hors d'haleine, le cœur battant la chamade. Un poids énorme semble s'être abattu sur moi. Je me sens engourdi, comme ligoté. J'enfonce mes doigts dans l'oreiller qui m'étouffe et j'émerge péniblement de mon rêve. Je reste un long moment haletant dans l'obscurité, flottant lentement hors de mon cauchemar, tandis que des épouvantables visions s'évanouissent dans le néant. Je roule sur le coté avec un soupir et je me force à ouvrir les yeux. Je tends ma main pour saisir les draps glacés que je caresse du bout des doigts, puis je me retourne vers la fenêtre, ou une pleine lune faisait pâlir le ciel, encadrée par les rideaux d'un blanc fantomatique. Des pensées aberrantes traversent mon esprit, tandis que j'essaye de m'échapper à la panique qui commence à s'emparer de moi. Peut-être fallait-il appeler à l'aide et demander une autre piqûre. Ils en gardent toujours sur eux et ils seraient ravis de pouvoir m'aider.

Mais une question me torture. Ou-suis-je ?

Du regard, je cherche dans la chambre quelque chose qui me rassure. De faibles rais de lumière tremblent sur les draps et les murs qui reflètent des ombres menaçantes. Dehors les lourdes branches griffent la lune et forcent le passage des barreaux de ma fenêtre. Je me redresse lourdement, je m'assois et pose mes pieds sur le sol humide et froid. Alors je fixe la pénombre, les derniers lambeaux de mon cauchemar se reforme dans mon esprit...

Je me souviens, je suis à Pracownick, la ville qui détient le centre , Mad House, le havre souillé des rejetons de l'humanité.