D'après le roman de Michael Grant
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Message  Invité Jeu 6 Jan - 20:24

    Un bruit sonore, agaçant, strident même, retentissait à répétition dans mes oreilles. Le cillement ne s'éteint que lorsque j'eus finalement le courage d'étirer mon long bras jusqu'au bouton bleu de mon réveil-matin. Ce n'est que quand le léger déclic de l'interrupteur brisa la chaîne des plaintes retentissantes que cette machine infernale se tut enfin... C'était parti pour une autre journée au poste de professeur d'anglais dans l'institut de Coates. Ce n'était pas que je n'aimais pas mon travail... Mais comme tout le monde, je n'aimais pas avoir à me lever le matin. Cette journée s'annonçait douce, mais pas particulièrement tranquille. Douce, car j'avais trois périodes libres sur huit et aucun examen à corriger. Mais pas tranquille, car comme à Coates, il n'y avait presque que des rebelles et des délinquants juvéniles, un simple accroc et tout pouvait dégénérer. C'était comme ça que j'aimais mon travail... Il y avait toujours de nouvelles difficultés avec les élèves. Alors, je suivis ma routine du matin, puis finis par partir pour le pensionnat.

    La journée commença doucement, alors que les classes étaient étrangement calmes... Se préparait-il quelque chose, voyons? Et pourtant, non, aucune rumeur suspecte ne semblait circuler, comme c'était le cas quand quelque chose de gros se tramait. Les élèves étaient bien sûr arrogants, impétueux et rebelles, mais moins que d'habitude, c'en était à me demander si quelqu'un ne leur avait pas administré des sédatifs. Enfin, malgré ma méfiance face à cette vague étrange, je passai les périodes de l'avant-midi avec aisance. Ce qui me facilita surtout la tâche fut le fait que je n'eus que deux périodes à faire, mais c'était un petit détail sans importance. Enfin, quand je pus sortir de la dernière période matinale après les élèves, j'en fus bien soulagé. Seulement, cela n'allait pas être si facile. Ma deuxième période de l'après-midi aussi était libre, mais cette espérance s'envola lorsque retentit dans les couloirs LE message que tous les enseignants redoutaient.

    « Votre attention, s'il vous plaît. Tous les professeurs libres à la sixième période sont priés de se présenter au secrétariat au bureau du directeur, s'il vous plaît, tous les professeurs libres à la sixième période. Merci. » résonna la voix de la secrétaire dans les interphones grésillants.

    Résigné, alors que les élèves se dirigeaient dans un flot continu vers les escaliers, je passai devant tous pour me diriger vers le secrétariat, puis au bureau du directeur. Ce faisant, je saluai quelques collègues d'un signe de tête, puis pénétrai dans le bureau maudit, celui de notre employeur. Je fus soulagé de constater que je n'étais pas le seul à avoir été convoqué, quoique cela soit rarement le cas. Nous étions trois et nous eûmes droit à un topo complet. Encore une enseignante qui avait fait une crise d'angoisse en plein milieu d'un cours. D'anglais, hein? Malheureusement pour moi, sur trois, j'étais le seul à enseigner cette matière, on me demanda donc d'assurer ce cours en improvisant puisque, évidemment, elle n'avait pas eu le courage de laisser ses plans de cours au malheureux ou à la malheureuse qui devrait prendre en charge ses classes. Ainsi donc, je devais affronter le premier défi de ma carrière. De tous les groupes que cette professeure assurait, il n'y en avait qu'un seul que je pouvais prendre en charge. Heureusement pour moi, car je n'aurais pas apprécié de voir mon travail doubler d'ampleur.

    En soupirant, je quittai la petite pièce. C'était le pied! Je me retrouvais empiété du tiers de mes périodes libres jusqu'à ce qu'on lui trouve un remplaçant permanent, ce qui équivalait à dire jusqu'à la fin de l'année scolaire! Enfin, ce ne pouvait pas être pire que cela, du moins, je l'espérais. Je fis mon effort pour poursuivre ma journée normalement, les élèves inhabituellement calmes rendant ma tâche plus évidente. Lorsqu'enfin sonna la cloche de la fin de la cinquième période, je sortis de la classe en me demandant dans quoi ils m'avaient embarqué. Je fendis la foule des étudiants pressés pour parvenir au local que j'allais désormais devoir occuper. La porte était barrée, les chaises levées... Ce local ne devait manifestement pas servir souvent. Je glissai doucement ma clef dans la serrure, tenant ma canne sous le coude et ma valise coincée juste à côté. Enfin, après quelques secondes passées à me débattre avec le verrou, la porte s'ouvrit dans un grincement sonore. J'allumai la lumière, puis vins déposer toutes mes affaires sur le bureau trônant au-devant de la salle.

    Enfin, avant même de déballer toutes mes choses sur le bureau, je repris ma canne et m'appuyai dessus pour marcher jusqu'au bord du tableau. M'emparant d'un morceau de craie immaculée traînant par là, j'entrepris d'écrire mon nom d'une manière manifestement presque incompréhensible, puis repris ma place sur la chaise du chef d'orchestre qui devait diriger les élèves. Dès que j'eus ouvert mon agenda, parcouru leur manuel à la va-vite et installé ma feuille de présences, je me résignai à attendre que les jeunes entrent, un à un, au rythme d'escargots, dans la salle de cours. Au fur et à mesure que les silhouettes défilaient devant mon bureau pour aller près de ceux des élèves, le volume des discutions s'amplifiait. La plupart étaient soit debout, soit assis sur une table. Cependant, suivant la chance qui m'avait protégé toute la journée, ils ne se mirent pas à faire autant de tapage qu'habituellement. Bon, c'était toujours mieux que rien, surtout que je n'étais qu'un pauvre remplaçant pour cette classe.

    Rapidement, en survolant la foule de jeunes, je ne reconnus qu'un ou deux visages. Tout m'indiquait que j'allais devoir faire à nouveau mon numéro pour m'assurer le respect des élèves. Enfin, la cloche approchait au même rythme que l'aiguille fatidique sur l'horloge. Quelques retardataires passèrent la porte de justesse et, évidemment, la classe était loin d'être pleine, le sport favori de plusieurs étudiants étant le séchage de cours. Finalement, la cloche meurtrière retentit dans toutes les classes, et c'est en me levant péniblement que j'allai fermer la porte d'un claquement sec. Certes oui, il m'était difficile de me mouvoir, mais je détestais rester assis à mon bureau pendant les cours. Les bavardages ne se turent bien évidemment pas avec les deux signaux sonores, aussi dus-je me mettre à marcher entre les bureaux en fixant les élèves un à un pour que, peu à peu, les piaillements cessent. Quand le silence fut relativement assez présent pour que ma voix soit audible, je m'arrêtai devant la classe en m'appuyant sur ma canne pour parcourir mes nouveaux élèves du regard.

    - Bonjour tout le monde... Je suis Mr. Jefferson et je suis votre nouveau professeur d'anglais jusqu'à la fin de l'année ou jusqu'à ce qu'on me trouve un remplaçant permanent. Je vous épargne le baratin sur ma vie personnelle, ce n'est pas comme si ça vous intéressait, ajoutai-je avec un air cynique. Do you have some questions or shall I begin?1

    Je me doutais qu'il y aurait des questions idiotes, des questions pour frimer et qui feraient rigoler les jeunes comme des idiots. Ils essaieraient de me discréditer, comme d'habitude, mais sans succès, je m'en assurerais. Je n'étais pas le genre de professeur à m'emporter facilement, c'était quelque chose qui me facilitait grandement la tâche. En effet, si j'en croyais la tendance, les professeurs qui gardaient plus longtemps la tête froide avaient de l'aisance à garder leurs classes en ordre. Certes, ici, l'ordre n'était que relatif, réussir à donner un cours complet sans accrochages relevait pratiquement du miracle. Quelques mains se levèrent, mais une voix parmi les autres ne se gêna pas pour parler sans attendre que je ne lui accorde le droit de parole. Je lui jetai un coup d'oeil curieux. Bien sûr, plusieurs autres ne se privèrent pas de l'imiter, quoique certains aient levé la main et parlé en même temps. Tout ceci de telle façon que la jeune demoiselle de petite taille qui avait élevé la voix n'eut d'autre choix que celui d'hausser le ton pour que ses mots parviennent à mes oreilles.



    1 = Comme Christo est un prof d'anglais, il n'aura pas trop le choix de parler en anglais, quoique théoriquement, nos personnages parlent déjà en anglais. Ça te va, si je traduis? Comme ça, pas d'ambiguïté avec les traducteurs merdiques...
    « Avez-vous des questions ou dois-je commencer? » [Retour au texte] (Et j'ai mis des liens sur les numéros pour te faciliter la lecture... Viva HTML. Ah oui, et je crois t'avoir laissé une ouverture suffisante, mais si quoi que ce soit ne te convient pas, ne te gêne pas pour me faire passer le message.)
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Message  Invité Mer 16 Fév - 15:08



{ hrp ; mille excuses, j'ai eu quelques soucis ce qui m'a empêchée de te répondre. Je tente de faire mieux la prochaine fois pour la qualité de ma réponse, encore désolé }



"Les journées sont épuisantes, le temps marche aussi lentement qu'une limace, et c'est ennuyant. Cette chaîne infernale qui dure depuis près depuis presque trois semaines, c'est ennuyant. Pire qu'ennuyant. Comment font ces personnes qui vivent dans la routine toute un bout de vie ? Comment supportent-elles le fait que leurs journées se ressemblent et qu'aucun évènement inhabituel ne s'interposera ? C'est certain, moi, je ne pourrai pas survivre de cette façon très longtemps". Toutes ces pensés occupent mon esprit lorsque le réveil sonne et résonne dans mon dortoir. Cette petite machine qu'est le réveil, elle semble avoir été conçue pour détruire mon humeur positive. Il crie, Il crie fort, trop fort, Il chante quelque chose
que je n'apprécie visiblement pas. Il me tape sur le système, ce putain de réveil ! Je le balance contre le mur le plus proche, avant de rester dans mes draps un petit moment encore. Oui, juste un petit moment et je me lèverai pour aller en cours, promis...




Un petit moment qui se transforme en un grand. Mais la journée commence malgré tout. J'ai la tête remplie de mots d'entrée, les élèves parlent trop. Si seulement ils pouvaient se taire uniquement la première heure, hm ? Juste une heure de silence pour ma petite tête pleine de mots, c'est trop demandé, beaucoup trop. Je n'en dis rien, je garde en espérant que les choses se calmeront par la suite. Mais les choses ne changent pas au fil des heures, bien malheureusement. Pour une fois que j'fais pas parti du lot ? Une autre sonnerie annonce la fin de la première heure d'après-midi, je voudrais à cet instant précis que les cours se terminent.Je voudrais des vacances, de la musique, rentrer chez-moi soyons fou ! Mais tout ces souhaits ne se réalisent pas. Et je me dirige vers la salle d'Anglais. Ce professeur en a bavé avec notre classe, dès le premier matin du premier jour. L'amour fusionnel entre elle et nous. Voui... Il faut croire qu'elle ne nous a jamais vraiment aimée, mais elle s'est habituée à ce rythme de vie. Je l'espère pour elle ? Depuis qu'elle est tombée en plein cours, j'ai du mal à penser qu'elle a réussi à mettre dans sa routine l'étiquette "je dois m'occuper de cette classe où les mômes sont chiants". Cette professeur d'Anglais toute frêle, innocente face aux enfants de Satan. Ouais, grand doutes au sujet de tout ça... J'entre en silence dans la pièce qui se remplit progressivement. Un homme à la place de notre bourreau, ok. Jefferson, m'sieux Jefferson ? C'est écrit d'une façon presque illisible, comme s'il l'avait fait exprès. Je m'assois à la table du fond, silencieuse, ma tête appuyée sur mes bras. De l'agitation, de l'agitation puis... Un merveilleux silence. Ou plutôt, un silence assez déconcertant. Oui voila, c'est le mot. Le remplaçant parle. Jefferson, c'était bien ça. Je ne relève même pas la tête pour le regardé, ou dire comme pendant toute l'heure de cours des conneries, trop épuisée. Aussitôt terminé, l'agitation reprends sa place. Du bruit, ou les rires, les mots, les bêtises sont comprises. Peut être que j'aurais pu restée calme, comme durant toutes les heures précédentes. Mais là, c'était trop. Beaucoup trop.


Scarlett - Vos gueules !



Le silence revient, ma voix a probablement couverts tout ce bruit le temps de quelques secondes. Des secondes bien suffisantes finalement. Des filles se retournent pour me dévisager, quelques mots, chuchotements mais mis à part ça, personne n'ose parler à haute voix. Une Scarlett qui ne parle pas, qui se laisse marcher sur les pieds n'en est pas une, c'est connu, hm ?


Scarlett - Comment est-ce que vous faîtes pour parler toute une presque journée sans pouvoir la fermée, hm ? Vous me gavez avec vos mots, vos blagues stupides, vos conneries de bac à sable ! Et toi le remplaçant, en effet épargnes-nous le baratin de ta vie personnelle, où elle est la prof d'Anglais ?


La fin de journée s'annonce bien ?
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Message  Invité Ven 18 Fév - 3:06


Dès que j'eus terminer de parler, le semblant d'ordre silencieux que j'avais pu instaurer s'envola d'un coup. Comme je m'y attendais, ce fut d'abord des questions idiotes, des questions sur moi, des questions sur le cours que j'allais donner, des questions inutiles. Les bavardages avaient repris, je crus même à un moment voir voler quelques boulettes de papier. Rien d'étonnant. Rien d'insurmontable. Ce n'était pas ma première expérience de groupe du genre au sein duquel il fallait se battre pour enseigner. En comparaison avec les classes que j'avais eues plus tôt dans la journée, celle-ci était particulièrement énervée, mais enfin... Je devrais subir, le temps qu'il faudrait, leurs frasques d'adolescents frustrés de la vie. Subir? Moi? Non mais, qu'étais-je en train de raconter? J'allais intervenir de nouveau, priant, ou plutôt exigeant, le retour d'un semblant de calme dans ce local agité. Au moment même où j'avais cette pensée, cependant, une petite blonde du fond de la classe se leva sur son bureau.

« Vos gueules! » lança-t-elle aux autres rebelles.

Je la regardai, surpris, alors que le silence se faisait petit à petit dans la classe. Quelques chuchotements persistèrent toutefois, tous les yeux, les miens y compris, tournés vers cette jeune fille. De petite taille, de grands yeux bleus et des cheveux courts et blonds, voilà à peu près tout ce que je pouvais distinguer d'elle. Elle avait l'air franchement exaspérée de tout ce boucan. Je devais avouer moi-même qu'étant sur le point d'intervenir, j'avais eu la même pensée. Ah bon, une de ces sauvages qui prônait le silence? Non, il devait y avoir une raison spéciale pour qu'aujourd'hui, elle leur demande de se taire. Une migraine? Peut-être bien. Si j'avais eu une migraine, ici et à leur âge, j'aurais probablement séché les cours. Étonnant. Normalement, les jeunes ne se gênaient pas pour le faire... Alors que celle jeune fille, un ruban dans les cheveux, se dressait devant les autres et ayant réussi, d'un simple cri, à faire taire cette classe. Ce n'était pas le plus surprenant. Elle, de sa petite taille et du fond de la classe, parvenait à faire taire une bande d'adolescents prétentieux. Bien sûr, ça n'aurait pas été long que j'aurais intervenu, mais la jeune demoiselle m'avait pris de vitesse. Elle poursuivit :

« Comment est-ce que vous faites pour parler presque toute une journée sans pouvoir la fermer, hum? demanda-t-elle, exaspérée. Vous me gavez avec vos mots, vos blagues stupides, vos conneries de bac à sable! Et toi, le remplaçant, en effet, épargne-nous le baratin de ta vie personnelle. Où elle est, la prof d'anglais? »

Ah. Je n'y avais pas pensé. Si je leur disais qu'elle avait fait un burn-out, ils allaient frimer comme des gamins fiers d'avoir fait péter un plomb à un rejet de leur groupe. Si je leur disais qu'elle était malade, ils ne me croiraient pas, puisqu'elle ne reviendrait pas. Je pouvais toujours dire ne rien savoir... Mais ils ne cesseraient de me harceler. Ne restait qu'une solution... Éviter la question. Après tout, ce n'était pas leurs affaires. Elle n'était pas là et je la remplaçais, c'était tout. J'avais intérêt à ne pas tarder à répondre. Pas que j'eusse été effrayé ou intimidé de quelque manière que ce soit par ses paroles, mais les jeunes du groupe ne tarderaient pas à reprendre leur vacarme assourdissant, il faudrait alors que j'hausse la voix pour être audible à travers le brouhaha. D'un réflexe machinal, j'accotai ma canne contre mon bureau, puis m'y assis à moitié. Je pris alors le temps de prévenir la vague agitation qui commençait à se faire sentir d'un « Chut! » plus ou moins discret.

Il était bien difficile de faire garder le calme dans cette école... Je ne me rappelais pourtant pas avoir été aussi rebelle dans mes jeunes années, bien qu'à vrai dire, je ne l'avais pas eue facile non plus. Les années s'étaient succédées, j'avais changé, mais il me restait aisé de me mettre à la place de ces adolescents. C'était vrai, qu'en avaient-ils à faire, de l'anglais? De l'enseignement en général? Ils n'en avaient cure... C'eut été un rêve que de retenir leur attention totale pendant un cours entier. Je n'avais envie que d'un peu de temps libre, un tout petit peu de paix, peut-être bien comme cette jeune fille qui s'était dressée face à ses compatriotes. Enfin, je daignai répondre à sa question franche.

« Eh bien, mademoiselle, je vais vous décevoir. Elle n'est tout simplement pas là, elle ne le sera probablement plus d'ici la fin de l'année, mais la raison, vous n'avez pas besoin de la connaître pour la même raison que vous n'avez pas besoin de connaître ma vie personnelle. Autre chose? » finis-je.

Je suis désolé à mon tour de la justesse du post... Si ça ne va pas, dis-moi-le. C'est qu'un pote attend après moi sur un autre forum et t'avais posté avant lui, du coup je devais faire ton RP en premier. Ne te sens surtout pas obligée de répondre aussi vite que moi, mais quand même, j'aimerais que ça ne te prenne pas autant de temps! Enfin, je comprends, j'ai été aussi inactif en attendant ton post. À dire vrai, je pensais que tu étais partie définitivement. :p Mais bref. ~
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Message  Invité Dim 24 Avr - 20:05




Disparu. Pouf, presque tout aussi rapidement que la fumée de la nicotine. Mon passe-temps avait disparu sans prévenir. Et maintenant Scarlett Wiles se retrouvait à nouveau dans le grand bain de ce qui semble être de l'ennui. Je crois que la déception est bien présente sur mon visage, que je cherche à la dissimulée ou non, de toute façon ce n'est pas visible d'où je suis. Une déception similaire à celle d'un enfant à qui on enlève son jouet favori. Parce que la professeur d'Anglais avait cette signification ; un jouet. Une déception immense, parce que les jouets ont tous une particularité. Et voila que le remplaçant me dit qu'elle ne sera probablement plus là. Il n'est même pas intéressant, ce remplaçant. Il ne comble aucun vide, ce n'est pas qu'une impression. En plus, ce matin on m'a dit que les premières impressions étaient les bonnes ! Mais ces paroles me concernaient plus qu'autre chose. J'avais fait une connerie, et ces paroles me sont tombées dessus. Je ne sais pas comment les qualifiées... Accusation ? Sermon ? Plainte ? Insulte ? C'était tellement fort. Ca semblait venir du fond du coeur. Et ça ne m'a pas du tout atteint. Je reçois ce genres de remarques à la figure comme je termine mon paquet de clopes ces temps-ci. C'est-à-dire, à une vitesse monstre. Oui, ça ne m'atteins plus. Je secoue légèrement la tête épuisée ;


Scarlett - Du gâchis.


Des paroles plus lancées à moi-même qu'autre chose. Oui, voila ce que c'était. Elle était tellement spéciale. Sa façon d'expliquer le cours et d'écrire en se tournant vers nous pour éviter les objets, même les plus improbables que les élèves lançaient. Sa voix hésitante. Sa façon de trembler en entrant dans cette salle. Sa démarche dans les couloir. Sa maladresse. Son incapacité à comprendre les messages codés de la classe. La couleur de ses yeux. Ah oui, la couleur de ses yeux. Mon attention s'est en premier temps arrêtée sur ses yeux, parce qu'ils disaient tout. Elle était probablement en plein divorce. La trace de sa bague était encore présente à son doigt. Ses yeux étaient rouges, et autour les cernes faisaient le travail. Elle avait mauvaise mine, le maquillage n'arrangeait pas les choses parce que le plus souvent il partait en vrille. Elle buvait constamment de l'eau et dès qu'elle perdait sa bouteille d'eau, c'était la panique dans le navire. La prof d'Anglais était en quelques mots ; naïve, impuissante, fragile et paumée. Je l'avais perdue. On l'avait perdue. Mon attention passe de ma table au remplaçant. Difficile après quelques mots de lancés de le définir. Il avait une canne. Une canne oui. Et honnêtement, je m'en fiche un peu aujourd'hui. C'est pas mon jour. Si ça avait été différent, j'aurais peut être pu faire appel à mes pouvoir histoire de m'amuser ? Aujourd'hui, il y'a juste un super coup de fatigue qui m'envahis. Comme si on m'avais retiré toute mon énergie petit à petit. Sa vie personnelle, je m'en fichais tout autant. J'avais juste atrocement mal à la tête. Levant une main, signe qu'il pouvait reprendre, je repose ma tête sur mes bras et allume mon Ipod pour m'enfoncer dans un tout autre monde que l'Anglais. De la musique, oui, si ça pouvait juste un petit peu calmer les choses...


Scarlett - Good night...



Cette remarque aura fait rire quelques imbéciles. C'était dans le genre inévitables...
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Message  Invité Mer 27 Avr - 12:01

Des gamins, tous. Ils n'étaient que rien de plus que cela, agaçants, agités, s'amusant à se prendre pour les maîtres du monde. On aurait pu croire que des enfants comme ceux-là auraient compris la beauté de l'innocence, la simplicité des regards allumés pendant qu'ils étaient encore inconscients de la réalité de la vie. Pourtant, alors qu'ils étaient là, à s'échanger des conneries par de maigres chuchotements ou des petits bouts de papier glissés dans mon dos, ils avaient vu et vécu des choses bien trop sérieuses pour leur âge. Drogue, alcool, sexe, viols, bagarres, allant même jusqu'au meurtre pour certains... J'avais certes vécu cela, mais je trouvais déplorable que personne ne m'ait offert la chance de me débarrasser des gangs de rues. Ceux-ci en avaient la possibilité. Mais ils étaient trop inconscients encore, à leur manière, pour saisir la chance qui leur était offerte. Saurais-je leur faire voir le potentiel d'un bon comportement? L'attrait de la réussite, du regard fier du professeur devant son élève accompli, des étoiles d'admiration dans le regard des autres, moins doués? Chacun son talent, chacun sa voie, mais ici, les jeunes étaient aveugles. Prisonniers de leurs limbes, ils ne pensaient qu'à s'amuser. Si, parfois, ces fausses habitudes leur auraient été profitables, ils jouaient dans la cour des grands sans se préoccuper de devenir comme eux. Ils croyaient quoi? Que j'étais devenu professeur en foutant que dalle ou en étudiant comme un forcené? Que c'était pour plaire à mes parents ou à mes frères, sœurs, cousins, cousines? Voyons donc, qu'ils soient sérieux. Ici, à Perdido Beach, je n'avais personne, que cette bande de gamins attardés, indisciplinés et rebelles qui refusaient d'entendre la voix de la raison.

Tandis que je regardais cette enfant, petite, les cheveux de blés et le regard de ciel, je ne me disais qu'une chose : elle avait beau avoir une présence assez imposante pour faire taire des gamins braillards, elle n'était pas mieux qu'eux. Elle se croyait tous les droits, une petite princesse prétentieuse, la langue aussi fourchue qu'une vipère, mais dont le venin ne me faisait pas le moindre effet. Les paroles crues, précises, sans fioritures aucunes, m'avaient d'abord parues comme plus matures que les autres. Mais au fond, ce n'était que de la frime. Elle n'était pas plus motivée, juste énervée. Juste énervante. Rageante. Elle parlait comme un serpent, pour ensuite avoir l'air désinvolte quand je lui répondais. Alors que je m'attendais à ce qu'elle s'en fiche très exactement de ma réponse, ce fut cette réaction à laquelle j'eus droit. Presque comme à l'époque où les clopes étaient encore autorisées en classe, le gamin insolent chef de bande, tortionnaire de ceux qui ne s'assumaient pas, qui vous soufflait un nuage de fumée écœurante au visage. Exactement comme cette fumée, mes paroles ne faisaient que passer au travers de son cerveau, ne laissant qu'une subtile odeur, un rappel éphémère. Dans le fond, avais-je du temps à perdre avec elle? C'est alors qu'avant que la classe ne se remette de sa légère commotion et ne l'empêche de me répondre, j'eus droit à ces deux simples mots, prononcés avec dégoût et arrogance, tout à fait comme la gamine narcissique dont je m'étais fait l'idée :

« Du gâchis. »

Moi? Du gâchis? Elle aurait pu parler de n'importe quoi. De n'importe qui. Ces deux mots auraient pu être adressé aux morceaux de craie fracturés traînant sur le bord du tableau comme à la fille qui se peignait les ongles avec son correcteur liquide, au fond de la classe. Pourtant, je savais qu'elle parlait de moi. Pauvre petite... La voilà qui n'avait plus son joujou préféré, la petite prof trop fragile que je remplaçais. Elle devait être déçue, voilà pourquoi elle m'attaquait sans vergogne. Elle allait être déçue si elle s'attendait à pouvoir manipuler tout le monde sans scrupules. Je n'avais hérité que de son groupe, cependant, je ne pouvais pas m'intéresser qu'à elle. Donc tant mieux, si elle préférait s'ennuyer. Je n'avais pas la prétention de me définir comme le meilleur professeur de l'école, mais les élèves plus sages semblaient apprécier apprendre sous ma tutelle. Elle m'avait dégoûté, à ce moment, tout simplement, malgré que je comprenne qu'elle n'en avait rien à faire, de son cours d'anglais. Elle me fit signe de poursuivre, passer au suivant. En effet, je la vis qui, subtilement, allumait son lecteur MP3, un iPod, et s'installait confortablement, assez pour s'assoupir dans ma classe. Sa tête blonde m'était visible, un ruban noué sur le sommet de son crâne... S'en fichant éperdument. J'étais intrigué. En fait, je peinais un peu à me tenir debout, accoté sur mon bureau. Mais ce n'était qu'un détail de puissance totalement secondaire face à la classe de jeunes écervelés. Mon travail était maintenant de leur bourrer le crâne avec ce qui pouvait y entrer...

« Good night... » dit-elle négligemment avant de se diriger tout doucement vers le pays des rêves.

C'était un peu révoltant. Des rires gras emplirent aussitôt la pièce, de la part de ces jeunes immatures qui devaient servir de faire-valoir à tous les apprentis tortionnaires de cet établissement. Immédiatement, mon esprit envisagea éventail de solutions possibles, de réponses satisfaisantes à donner à cette chère demoiselle pour la boucher ou pour empêcher les élèves de me voir comme mou et tolérant. Bon, d'accord, je pouvais être tolérant envers certains comportements ou certaines attitudes. Je pouvais devenir « Christo le Sympa » quand je le voulais. Mais là était l'objection : quand je le voulais. Et cette gamine ne me donnait pas vraiment la volonté nécessaire pour être gentil avec elle. Elle voulait être malmenée? Tant mieux, elle aurait ce qu'elle voulait. Je ne me laissais pas marcher sur les pieds et, tandis que je m'emparais à nouveau de ma canne et arpentai le devant de la classe, songeur. Ma main se déplaça légèrement sur mon épaule, que je massai brièvement, histoire d'atténuer un peu l'engourdissement provoqué par le poids de mon sac sur mon épaule et mon bras, perpétuellement en train de soutenir mon corps grâce au long bâton de bois effilé qui me portait. Le regard un peu perdu au loin, je cessai de réfléchir et revint à la jeune demoiselle, toujours aussi intrigué par son attitude provocatrice. Essayait-elle de me rabaisser au rang de vulgaire clown amuseur de foule? Ou de prouver hors de tout doute que je ne valais pas mieux que la dame que je remplaçais? Ou simplement de se passer de son cours d'anglais? Tant pis pour elle, j'avais l'intention de le rendre intéressant. J'élevai la voix par-dessus les bruits énervants.

« J'espère que vous aurez de beaux rêves, Miss... Hum, quel est votre nom? » demandai-je en ramassant un crayon.

Un de mes cahiers à anneaux était ouvert sur le bureau, des feuilles lignées à ma disposition. Je voulais connaître un peu les habitudes des élèves, histoire de ne pas me faire surprendre, de voir un peu plus clair dans les farces ennuyeuses des jeunes et de savoir de qui je devais me méfier. La jeune fille ne semblait pas dangereuse, mais son statut de leader parmi les jeunes était incontestable; elle savait les discipliner.

« C'est la blondinette Scarlett! envoya un jeune garçon au fin fond de la classe.

Merci, mon cher, mais je ne vous ai jamais demandé de me répondre. La prochaine fois, levez la main et attendez, à moins que vous ne pensiez que cette délicieuse enfant ne sache s'exprimer d'elle-même. Ou peut-être est-ce parce que vous ne savez pas donner des informations à propos de vous-même. Quel est le vôtre, donc? Hum?

Ton père! s'exclama-t-il en déclenchant l'hilarité générale.

Mon père, il est en prison. Vous êtes en prison, mon cher? dis-je en durcissant le ton légèrement.

Euh... Ouais!

Et vous voulez en sortir?

Ben là... Ouais.

Alors sortez des blagues de niveau couche-culotte, » terminai-je avec mépris.

Je pouvais être bien sympathique comme je pouvais être assez dur. On ne se moquait pas des parents des gens, encore moins si c'était pour faire des blagues de maternelle. Le petit, là, il pouvait bien faire des blagues pour faire rire ses camarades, mais le niveau de songé était désolant. Ceci dit, je venais quand même de dire à toute la classe que mon père était un criminel. Peut-être comprendraient-ils mieux pourquoi j'étais devant eux? Il n'y avait aucun moyen de le savoir, que ces jeunes assis dans une classe à se faire chier solide devant moi, alors que le cours n'était même pas commencé que depuis deux minutes. Il fallait le faire, hum. Et il fallait surtout que je leur montre dès le premier cours comment je fonctionnait et que je prenne les présences. Je me saisis de la feuille et commençai à lire les noms, cochant autant de présences que d'absences. Mon groupe, qui devait compter une trentaine d'élèves, n'en comptait qu'une quinzaine, pas très surprenant. Après la majorité des noms, j'arrivai au bas de la liste. La classe en avait profité pour devenir un véritable capharnaüm.

« Hey, fermez vos gueules, un instant. Vous foutrez ce que vous voulez après, lançai-je.

Ouais, mais on s'en fout, des présences! lança la fille derrière la classe et qui se peignait les ongles plus tôt, fille qui se nommait au final Debbie Marshall.

Pas moi, je tiens à mon job, capiche? Je suis sûr que vous tiendrez au vôtre plus tard, à condition de ne pas finir dans une boîte de stripteaseuses. Quoique vous aimerez peut-être ce genre de travail, vu votre façon de vous habiller. Ne vous déplaise, mademoiselle. »

Immédiatement, des « ooooooh » de surprise et de dédain pour la jeune fille surgirent dans la classe. Il était temps. Je continuai donc ma lecture progressive, tandis que les bavardages reprenaient mais s'évanouissaient peu à peu au fur et à mesure que je descendais.

« Norah Watson, y a-t-il une Norah Watson? dis-je en ne recevant guère de réponse. Absente, très bien. Et maintenant, Scarlett Wiles. Une fois, deux fois...? » commençai-je.

Selon le jeune trouble-fêtes, il s'agissait de la demoiselle à moitié assoupie sur son bureau avec laquelle j'avais eu ma première confrontation. Allait-elle relever la tête ou devrais-je intervenir?

[ HRP : Écoute, chérie, je n'ai rien contre les délais, mais si tu pouvais au moins me prévenir... Je t'avertis, j'abandonne le RP si tu continues de me répondre des trucs avec des délais pareils. C'est pas acceptable, surtout que j'étais même pas prévenu. Je sais, je suis dur, mais je considère que de me faire attendre 1 mois, puis 2 et demi pour les réponses, c'est abusé. Es-tu vraiment de retour ou vas-tu te défiler à nouveau? ]
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Message  Invité Sam 30 Avr - 8:37

Bonjour, je m'appelle Scarlett. Bonjour encore, je suis agaçante, chiante, insupportable, détestable, méprisable, lourde. Ces adjectifs m'ont souvent qualifiés indirectement. Mais tout ça, j'en ai conscience. Tout ça, c'est intentionnel, malgré tout certaines personnes préfèrent croire que c'est la période de grande rébellion et que je n'ai le contrôle sur rien, pas même ma vie. C'est intentionnel, et j'ose croire qu'avec une petite part d'arrogance, une pincée d'insolence ce remplaçant m'épargnera en me sortant de cette pièce qui semble de plus en plus petite. Trop petite pour nous tous. Je me porterais même volontaire pour en sortir s'il le fallait ! Ce qui montre à quel point cette situation est désespérante, embêtante, chiante, ennuyante. Mais contre toute attente, je ne suis pas jetée de cours. Celle que je pourrais appeler l'ancienne professeur d'Anglais l'aurait fait -si on lui avait donné l'occasion d'avoir un peu plus confiance en elle- cependant, elle n'a osé exclure personne. Qui sait, n'importe quel élève de ma classe pourrait se révolter ? Attitude tellement prévisible dans cette classe. J'étais tombée dans un beau monde ; des petits drogués, des filles et fils à papa qui avaient sur le coup de la colère mit le bordel à la maison familiale, des élèves violents, des élèves qui ont simplement commit quelque chose d'irréparable et puis ces élèves qui ont étés envoyés ici parce que leur parents en avaient tout simplement marre de les voir. Il y'avait donc plusieurs catégories de personnes, mais curieusement, j'étais atrocement seule. Personne n'était dans la catégorie ; j'ai soit disant accidentellement tué mon professeur de Français car il a tenté de me violer ? Non, visiblement personne. Tout ce que je fais est intentionnel, sauf poser ma tête sur mes bras et allumer l'Ipod de Thesa. Ses musiques sont particulièrement calmes, ce qui fait légèrement office de trouble face à la fille agitée qu'on a l'occasion de voir un peu tous les jours. Je n'ai jamais eu l'occasion de toucher à son Ipod. Enfaite, je lui ai piqué au réfectoire, j'ai découvert en même temps que je courais plus vite qu'elle.


Cette classe me fatigue tout autant que toi Jefferson, seulement moi je cache juste bien mon jeu. Toi, n'es-tu simplement pas une de ces bombes à retardement qui explose au bout de LA grande erreur d'élève ? Je ne te connais pas. A vrai dire, ça ne m'intéresse pas. J'ai vite compris que s'intéresser au caractère d'un professeur peut être négatif. Tout aussi négatif qu'accepter d'entrer dans sa vie dite privé. Mes premières années au pensionnat n'ont pas étés inutiles. Elles m'ont permit de photographier les gens, leurs coller une étiquette sans trop m'impliquer. Mais toi, je n'arrive pas à t'étiqueter. La vie est parfois faîte d'exceptions, tu es l'exception, si on peut dire ça comme ça. La musique couvre en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire toutes les paroles lancées dans la classe. Ce n'est pas encore le calme mais c'est tout aussi bien. Je n'aime pas forcément la musique qui est diffusée, mais ça me conviens. De toute façon, est-ce que j'ai vraiment le choix ? J'ai une heure de torture à faire passer, autant que ce temps libre me serve à quelque chose. Je gâchais une partie de ma vie ? Mais cette remarque est tellement ... Je n'y avais pas songé une seule seconde ! Les élèves semblent n'avoir aucune conscience, il faut tout leur rappeler, ils pourraient oublier de se réveiller. Ou pire ! Respirer.



J'aimerais pouvoir m'endormir, seulement il n'y a que mes yeux qui se ferment. Le volume semble être à son maximum et pourtant, j'entends toujours quelques voix par-ci par-là. Comment peuvent-ils parler aussi fort sans avoir l'impression de ... Trop s'entendre ? Aucune idée. On devrait les enregistrés un jour. J'ai encore plus de peine pour Jefferson qui doit probablement se fatiguer à faire de la classe quelque chose. Ne voit-il pas que c'est sans espoir ? Trop optimiste ? Trop d'espoir à tirer quelque chose de la classe en seulement une heure. Ce qu'il doit savoir pourtant, c'est qu'ici, il n'y a pas de Shérif, encore moins de loi. Ils ont tous brûlé le règlement. Et rien d'étonnant, ils sont tous invités à venir en heure de colle un peu tous les jours. Le remplaçant se fatigue, il perd son temps. Au fond de la classe, la seule personne assise à une table à côté de moi fait tomber mon casque sur mes épaules. Jeysen Worlander. C'est à se demander s'il est suicidaire ou juste ... Suicidaire. Je relève alors la tête et mon attention lui est accordée pendant quelques secondes avant qu'il ne me montre du regard, Jefferson qui semble faire l'appel. Je vous l'avez dit, tout un tas d'efforts pour rien ! Et selon le regard que Jeysen m'a lancé, il en est probablement à mon nom. Aller Scarlett, mets dans ta réponse le plus de négatif possible. L'espoir fait vivre, le remplaçant en est la preuve alors avec un peu de chance, il te sortiras de cette pièce qui semble de faire de plus en plus petite ? Posant ma tête sur mon poing fermé, je le regarde et au bout de quelques minutes daigne à dire avec une crédibilité déconcertante ;


Scarlett - Mais où est passé Scarlett Wiles chers amis ? Aurait-elle soudainement changé de place ou ... Disparu comme notre ancienne professeur -paix à son âme- ? Manque de chance, je hausse les épaule en posant mon attention sur le professeur, elle est appelée.


La classe se met encore à rire stupidement. Je pose à nouveau ma tête sur mon poing fermé sans détourner mon attention de Jefferson. Les choses seraient peut être plus simples s'il me sortait de cours, je me répète. Je ne déteste pas pour autant ce remplaçant. Je reste juste méfiante, ce qui ne peut être que normal si l'on regarde mes antécédents. J'ai mis toute ma confiance dans la vie d'un adulte et ma confiance en est ressortie en mauvais état. Depuis mes maîtres mots sont ; Méfiance, doutes, incertitude en ce qui concerne les adultes. On ne peut finalement pas totalement les faire confiance. Juste à petite dose, parce qu'on a pas vraiment le choix. Mais je ne suis pas de celle qui ferment les yeux pour autant. Fermer les yeux c'est comme donner l'autorisation à quelqu'un de nous détruire quand il veut. Quelques élèves du pensionnat m'ont apprit à être parano. Dans le genre ; se méfier de tout et de rien. Ne jamais prendre de risques. Ne jamais se mouiller. Voila à peu près la situation dans laquelle je suis ; j'évite le plus possible l'eau par crainte d'être à nouveau emportée en direction du fond. Je porte un masque. Ce n'est pas moi, pas vraiment. Les personnes de la classe n'y voient que du feu. Jefferson aussi probablement.


Scarlett - Justement ! La chanson que j'écoutais parlais d'une personne qui perdait son temps à faire des efforts. Je trouve qu'elle correspond tout à fait. Mais le plus tragique là-dedans, c'est qu'à côté, cette personne aurait pu faire quelque chose qui aurait pu servir. Là, il n'y a rien qui puisse réellement servir. Mais cette personne est trop obstinée, trop optimiste.



Devrais-je remercier Thesa ? Probablement, même si cette dernière risque plus de me tuer qu'autre chose. Je reposerai son Ipod dans son dortoir avec le plus de discrétion possible, c'est préférable si je tiens encore à la vie. Cette fille est tellement agressive mine de rien, un seul coup concentré de colère et vous pouvez finir à l'infirmerie, c'est une raison valable et c'est bien réel. Thesa est une brute, mais peut être tout aussi sympathique, il suffit de la connaître et d'avoir sa confiance.. Cette chanson ne m'éclaire en rien. Cette chanson est même totalement insignifiante pour moi. Mais cette chanson est simplement parfaite. Comme je m'y attendais, le message n'est pas forcément clair pour certains. C'est même si flou pour la plupart, qu'ils ne cherchent pas à comprendre mon raisonnement. Mais je m'en fiche, la seule personne que je regarde se trouve à des mètres de moi. Jefferson. Si seulement il pouvait me sortir de cette classe. Lui dire serait une invitation au refus immédiat. Il faut qu'il comprenne que je ne doit pas rester là, que je suis un mauvais élément pour la classe, une mauvaise influence. Que ma tête va explosée d'absurdité et que j'ai eu ma dose durant la journée. Que je m'ennuie et qu'il faut me sortir. Loin, n'importe quel endroit ferait l'affaire à condition que je sois le plus loin possible. S'il refusait, je survivrais certes, mais difficilement. Je pense avoir supporter ce cinéma assez longtemps pour être délivrée le temps d'une seule et unique heure. Mon âme mérite de reposer en paix ! Voila qu'intérieurement, je raconte des conneries. Je reste cela dit, impassible. Mes yeux bleus délavés ne quittent sous aucun prétexte ceux de Jefferson. Que sa conscience lui dise ; il faut s'y faire, cette classe est sans espoir, abandonnes Jefferson, abandonnes. Et qu'il écoute sa conscience. L'agitation a reprit depuis que nous avons cessé de parler. Parce qu'on ne peut appeler ça que de cette façon. Ce n'est pas une discussion, sinon ça se saurait. Ce sont des mots, lancés. Des phrases lancées et rien d'autre. Et si par malheur, ça devait durer pendant toute l'heure ce serait une perte de temps pour lui. Pour jouer au golf, au cartes, aux dames, aux fléchettes si ça lui chante ! Tout ce qu'il voulait, il perdait un temps monstre à perdre son temps. Personnellement, j'ai tout mon temps à perdre. Je peux stopper le temps quand ça me chante, si les choses tournent à l'ennui. Mais en revanche, je ne peux rattraper le temps perdu. Toutes ces pensés me fatiguent. À tel point que penser tout court est en est devenu fatiguant aussi. Je regarde autour de moi, cette même agitation. Ils ne la fermeront pas bien longtemps n'est-ce pas ? C'est un effort considérable que de se taire durant une heure. Mon regard passe de la classe à l'horloge au dessus du tableau. Pourquoi mes pouvoirs ne sont pas fichus d'avancer le temps, hm ? Avec ça, les choses iraient peut être mieux. Oui, probablement...
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Message  Invité Dim 1 Mai - 13:40

Je refusais de céder la moindre parcelle de terrain aux jeunes rebelles. J'avais renvoyé chacune de leurs piques. Et c'était tant pis pour eux... Dans n'importe quelle institution scolaire normale, je me serais probablement fait pénaliser sur mon salaire ou, encore pire, suspendre pour avoir une telle attitude face aux élèves. C'était risqué, parce qu'il y avait chiant et très chiant. Mais ce n'était que le premier cours et je devais montrer aux petits cancres que j'étais rapide et rusé, difficile à prendre au détour. Ils n'avaient pas pris de pincettes, avec moi. Pourquoi aurais-je voulu être gentil et mettre des gants? J'aimais enseigner, maintenant. Je n'aimais pas passer mes cours à faire de la discipline. Mais j'aimais encore plus remettre tous ces jeunes à leur place... Soit celle d'élèves. Je n'espérais pas de miracles. L'année précédente, j'avais réussi à apprendre quelques trucs aux élèves, tout en les maintenant éveillés avec des activités intéressantes et tout en imposant le respect. Je n'avais pas le droit à l'erreur, sinon, c'était parti pour une année d'horreur... Non. J'étais Mr Jefferson. Avais-je peur de quelques élèves? Non, si je parvenais à les ranger du bon côté dès le premier cours. Je me rappelais à l'enfance, les premières années de secondaire. Ce que c'était ennuyeux dans certains cours... Alors que des fois, on avait envie de se foutre de la gueule du prof, balancer toutes sortes de conneries pour tout faire tourner en catastrophe, mettre le prof en burn-out pour avoir un peu la paix... D'autres fois, on avait un prof super cool que tout le monde avait envie de suivre. Ou sinon, il y avait tous ceux entre, les profs potables mais ennuyeux à mourir... La clef, c'était d'être passionné. J'étais passionné, j'espérais seulement que la classe le remarquerait.

Et l'endroit était bruyant, ce qui contrastait avec les groupes étrangement calmes de la matinée. C'était donc ça... On m'avait réservé le tout spécialement pour l'après-midi. Ce groupe ne semblait pas monstrueux, mais seulement très indiscipliné, comme à peu près toutes les classes du pensionnat. On disait souvent que les foules, c'est idiot. Oui, c'est idiot parce qu'ils ne se consultent pas, ils disent la première chose qui leur passe par la tête, rient comme des débiles pour des riens sous prétexte que le rire est contagieux... Et des raisons, il y en avait tant, pourquoi un groupe, c'est idiot. C'est un gros bébé devant lequel, si on ne fait pas la bonne impression, on est dans la merde. Le seul avantage, c'était qu'étant dans une école pour délinquants juvéniles, je pouvais passer tout ce que je voulais à la direction pour expliquer que je ne suivais pas le programme. J'accomplissais la partie obligatoire de ma tâche et ensuite, je pouvais faire ce que je voulais pendant un peu moins d'une heure... Et voilà maintenant que je faisais l'appel. Cette blonde devait vraiment s'emmerder... Comme à peu près tout le monde. Un garçon, dont le nom m'échappait, renversa le casque d'écouteurs de la demoiselle, par espoir d'attirer son attention alors que j'avais déjà commencé un petit décompte. La demoiselle le regarda, tandis que le jeune homme m'indiquait du regard. Elle accota sa tête sur son poing, fermé, et mis un long moment avant de daigner me répondre. De toute évidence, j'avais vu juste, c'était inutile qu'elle me le confirme... Elle s'appelait Scarlett Wiles. Scarlett allait s'arranger pour que je me souvienne de son nom. Elle allait faire son numéro pour que je me fâche et me ridiculise. Je connaissais les élèves dans ce genre, aussi ne fus-je pas surpris en entendant sa tirade.

« Mais où est passée Scarlett Wiles, chers amis? Aurait-elle soudainement changé de place ou... disparu comme notre ancienne professeur —paix à son âme—? Manque de chance, dit-elle en haussant les épaules, puis en reportant son attention sur moi, elle est appelée. »

Haha. Très comique. Non, sincèrement, je crus en rire un peu moi-même. Ça, c'était le genre d'humour que les élèves pouvaient se permettre. Les blagues à la con comme celle du petit qui avait posé des questions sur mon père étaient nettement dépassées par celle-là. La classe sembla se rallier à mon avis, puisqu'elle éclata de rire. Certes, c'était un peu ennuyeux d'avoir à ramener l'ordre après... Mais qui avait dit que personne n'avait le droit de se détendre? Les cours, aucun des élèves ici, ou presque, n'était heureux à l'idée d'y assister. Elle en particulier, qui devait avoir lancé cette mise en scène étonnamment crédible dans l'espoir que je me mette en rogne et ne lui indique la porte. Si je les autorisais à faire de bonnes blagues songées, j'allégeais l'atmosphère et je leur donnais peut-être un peu plus envie de se pencher sur un livre ou une feuille. Malgré que... Non, pas pour l'instant. Ce premier cours, je voulais savoir à qui j'avais affaire et je voulais qu'eux, ils sachent à qui ils avaient affaire. La petite aussi, probablement. Elle devait être du genre petite terreur, malgré ses «oreilles de lapin» et sa taille plus que modeste, si je me souvenais bien en l'ayant vue passer la porte. Scarlett reposa sa tête sur son poing et, me regardant fixement, elle poursuivit sur sa lancée. Qu'allait-elle encore sortir? N'était-ce que simple frime ou avait-elle un quelconque intérêt, outre celui de foutre mon cours en l'air?

« Justement ! La chanson que j'écoutais parlais d'une personne qui perdait son temps à faire des efforts. Je trouve qu'elle correspond tout à fait. Mais le plus tragique là-dedans, c'est qu'à côté, cette personne aurait pu faire quelque chose qui aurait pu servir. Là, il n'y a rien qui puisse réellement servir. Mais cette personne est trop obstinée, trop optimiste. »

Et elle me regardais fixement, tandis que les gens n'avaient pas trop l'air de comprendre. Elle voulait probablement que ça se joue entre elle et moi. Malheureusement, je n'avais pas qu'une seule trouble-fête à gérer. J'avais tout le troupeau. Elle espérais me décourager, la petite? Je ne comprenais moi-même pas trop son raisonnement, et je ne cachai pas mon léger étonnement de la voir sortir des trucs de ce genre. Était-ce réellement la musique qu'elle écoutait ou...? Néanmoins, je me repris. Je lui souris gentiment. Eh oui, comme un idiot. Ou comme un professeur curieux, intrigué par son élève et qui veux en savoir plus. J'aurais pu facilement abandonner et lui montrer la sortie. Il aurait d'ailleurs peut-être mieux valu pour moi. Cependant, elle était très intéressante comparée à tous ces jeunes baragouineurs sans cerveau. Les affronter n'avait aucun intérêt. La petite Scarlett, par contre, je n'avais pas envie de la foutre en-dehors de mon cours. Je n'avais pas envie de foutre personne dehors. Et à bien y réfléchir, la mettre de mon côté serait déjà bien, même si elle avait l'air bien attachée à son je-m'en-foutisme. Reviendrait-elle? En tout cas, si elle le faisait de son propre gré, ça serait probablement pour ramener la pagaille dans des classes déjà trop agitées. Non, honnêtement, ça, c'était le genre d'élève intelligent qu'on voulait avoir de son côté. Mais trop insister était idiot, ça faisait seulement peur et ça faisait fuir les jeunes, il fallait donc les convaincre subtilement qu'on savait ce qu'on faisait. Et alors que les bavardages, de simples mots qui paraissaient sans ordre prédéfini s'élevaient, ses yeux d'un bleu de ciel continuaient de me fixer, farouches et obstinés, en quête d'une réponse satisfaisante. Je réfléchis un instant, puis sus mot pour mot ce que j'allais lui dire.

« Mademoiselle Wiles. Je suis content de vous avoir dans ma classe. Vous me semblez douée d'un humour particulièrement rafraîchissant. En tout cas, comparé aux blagues statut pipi-caca-poil de vos camarades, ne vous en déplaise. Vous êtes ici de votre propre gré, puisque vous auriez pu faire comme la moitié de vos chers amis et sécher le cours. Vous étiez probablement ici dans l'espoir de ridiculiser à nouveau votre professeur, cette chère dame au nom duquel je ne parlerai pas, dis-je par-dessus le brouhaha, d'une voix forte et en fixant également la demoiselle. Oh, vous êtes quoi, vous? Des radios branchées sur le canal Jesuisuncon? Mettez-la en veilleuse, » dis-je ensuite aux autres élèves.

L'agaçant bruit blanc refusa certes de s'évanouir complètement, mais il diminua légèrement, de sorte que j'aurais pu poursuivre sans m'écorcher la voix. Irréductibles bavards, voilà le nouveau surnom de cette classe. Néanmoins, je pris quelques secondes pour me saisir de ma canne sombre au pommeau métallique, histoire de faire quelques pas sans avoir à me battre avec ce foutu membre idiot. Quelle sale histoire il y avait derrière cette balle... Je n'étais sûrement pas le seul ici à avoir tenu une arme dans les mains et à avoir déjà fait feu avec. Les jeunes, ici, étaient trop insouciants, comme je l'avais été autrefois. Ils n'étaient pas allumés, probablement tous sauf elle, c'était la raison pour laquelle elle semblait inspirer un certain respect de la part de ses camarades. Un peu comme l'intello de la classe vers qui on se tournait si on pigeait que dalle aux discours du prof... Je fis quelques pas laborieusement en direction de la jeune fille, environ jusqu'au quart de la rangée de pupitres, puis repoussai la main d'un jeune qui s'était essayé à me faire tomber en donnant une tape sur ma canne. C'était juste histoire qu'on puisse se fixer dans le blanc des yeux. Vois, Scarlett Wiles, à quel point tu m'intrigues. Vois à quel point je prends de mon précieux temps pour tes petites fesses posées sur cette chaise de bois inconfortable. Je me tenais, le dos droit, histoire de lui faire comprendre qu'elle ne m'intimidait pas. Ce qui était tout à fait le cas, il fallait le dire...

« Écoutez, mademoiselle... Je peux vous foutre à la porte quand je veux, je n'ai même pas besoin de donner de raison. C'est probablement ce que vous cherchez, n'est-ce pas? Mais je peux aussi foutre ce que je veux dans le cours et vous rendre cette période pour le moins intéressante. Je m'en fiche du programme, moi, je suis là pour vous. J'ai déjà été élève. Je sais ce que c'est de s'en battre les couilles de son foutu cours d'anglais de merde si on n'a même pas une innocente à martyriser. Je n'ai pas l'intention de vous garder là contre votre gré. Sortez si ça vous chante. »

Et sans prendre le temps de la laisser me répondre, je me retournai vers mon bureau, entouré par des placotages agaçants. Libre à elle qu'elle sorte, je n'en avais point cure. Ou plutôt si, mais bon, à quoi bon la retenir en classe si elle était pour la transformer en bordel, puisque les élèves semblaient lui obéir au doigt et à l'œil? Bon, d'accord, elle loin, ça me donnerait l'occasion de faire ma place, mais je pouvais très bien la faire avec elle.
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Message  Invité Dim 22 Mai - 21:39


Jefferson. Pardon MONSIEUR Jefferson croit tout savoir. Tout ça parce qu'il a déjà été élève. Cependant, ce qu'il ne sait pas c'est que la plupart des élèves envoyés ici sont différents de ceux qu'auparavant, il aurait pu rencontrer. Jefferson pense que mademoiselle Wiles n'en a rien à faire de son cours. Il pense que c'est celle qui martyrise l'ancienne professeur -ce qui n'est pas totalement faux- et qui a le contrôle sur toute la classe -ce qui n'est pas faux non plus. Il se trompe quand il pense qu'elle se fiche de son cours. Il est juste tombé là au mauvais moment. Peut être qu'un autre jour, un autre mois, une autre heure, elle l'aurait accepté. Mais il est simplement là, au mauvais moment.


Bon, il faut que j'arrête de parler de moi de cette façon. C'est effrayant de parler de sois à la troisième personne. Enfin, pour ma part ; je trouve que ça l'est. Mais mes pensés ne changent pas vraiment à son sujet. S'il pense que dans cette classe, il pourra imposer toute la paix dont il rêve, il se met le doigt sans l'oeil jusqu'au coude. S'il pense que je ne sais pas ce que je perds, que je suis là pour attirer l'attention, faire joli, faire l'intéressante ; c'est la même chose. Ce qu'il y'a de marrant avec les professeurs, c'est -il me semble- la façon dont il généralisent les choses. Ils pensent que les élèvent ont un cerveau commun. Qu'ils sont tous pareils. Avant le professeur qui m'a servi de professeur de Français ; Rowell, aucun professeur ne m'avais dit qu'il était "content" de m'avoir dans sa classe. Cependant, ce genre de remarques ne m'atteignent plus. Je suis passée au-dessus de toutes ces choses là. L'attachement conduit à la perte. C'est une des leçons de vie que j'ai tiré de ma vie avant le pensionnat. Perte, déception, tristesse, haine, incompréhension. Ce genre de choses. Pas tous ces sentiments en même temps. Les uns à la suite des autres. Et ça dure, longtemps avant d'en tirer quelque chose. Certaines personnes en tirent quelque chose. Et d'autres préfèrent ne pas comprendre, ne rien comprendre parce que c'est trop dur. Parce qu'ils ont peut être mieux à faire. Le pensionnat se divise de ce fait en deux. Il y'a deux catégories de personnes ; celles qui réfléchissent avant d'agir, celles qui ont ce qu'on pourrait appeler une conscience mais qui portent un masque. Et puis de l'autre côté, celles qui n'en ont pas, de conscience. Celles qui préfèrent s'éclater et voir le reste après. Celles qui rigolent pour un rien. Celles qui se conduisent comme des enfants. Ce que Jefferson et Rowell n'ont pas comprit, c'est que le pensionnat, c'est un monde étrange. On en tire tout le temps quelque chose. Bon ou mauvais, il y'a toujours quelque chose à en tirer. C'est un pensionnat spécial, aux histoires tellement étranges qu'on préfère penser que tout n'est qu'une simple petite blague. Que toutes les choses qu'on voit ne sont pas tellement réelles. Certaines personnes se droguent, d'autres font face à la réalité. La réalité est vraiment étrange, et tout ça, il l'ignore. Peut être est-il de ces professeurs qui ne croient pas aux histoires sur-naturelles. Ces professeurs qui s'en tiennent au fait qu'un plus un est égal à deux. Peut être est-il de ceux qui pètent les plombs face à ce genre de choses étranges. Je ne connais pas Jefferson. Il pourrait être sympathique, il pourrait être mauvais, visiblement, je ne suis d'humeur à connaître personne.


Mais pourquoi donc est-ce que certaines de ses paroles me restent dans la tête ? C'est une des choses que je ne comprends pas. C'est la chose la plus étrange du mois enfaite. Et maintenant il me dit que je peux foutre le camp. En gros, si je devais traduire il dit enfaite que son cours ne pourrait qu'aller mieux sans moi (Et ça non plus, ce n'est pas faux, regardez donc l'heure qui passe à parler, parler et encore parler. Que du blabla alors que le temps passe. Temps qui ne passe pas assez vite d'ailleurs). Il voulait que Wiles fiche le camp ? Pas de soucis. Sans plus attendre, je me lève, murmurant un "très bien" pour moi-même et attrape mon cahier que je ne met pas dans mon sac. Je repousse la chaise contre la table sans trop être violente dans ce geste et marche. Des tables défilent. Toute la classe, je pourrais en mettre ma main à couper, me regarde. Situation embarrassante ? Situation juste un peu trop étrange à mon goût. Charlie, la fille du deuxième rang me tends la main en espérant peut être que... Je ne sais même pas ce qu'elle attends


Charlie - Bien joué Scarly, me chuchote t-elle.


Je la dévisage si intensément qu'elle laisse tomber sa main le long de son corps pour regagner ses bouquins. Si elle pense que je suis "avec" eux, elle aussi se met le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. Je ne suis dans l'équipe de personne ; pas plus des professeurs que des élèves, bien que j'en sois une. Je suis dans mon propre camp, autrement dit ; avec personne d'autre que moi-même. Je ne lance pas un seul regard à Jefferson. Pas avant que ma main n'atteigne la poignée de la porte. Cette situation est tellement étrange. Pas familière, juste étrange car elle m'en rappelle une autre. Elle me rappelle Rowell. Et je devrais pas penser à lui. Je n'arrive pas à l'oublié mais je peux toujours le prétendre. La psy est tombé dans le panneau, elle. Pour ce qui est de mon cas, je n'arrive pas autant à me convaincre moi-même, dans ma tête. Rowell, cette saloperie. Ce dit professeur de Français. La seule personne qui a réussit à m'atteindre. Seule personne qui a réussit à me blesser. Et pour me blesser, j'en ai prit des coups, de l'intérieur. Mais mine de rien, c'est quelque peu une leçon de vie. Une leçon de vie qui m'a enlevé tout ce que j'avais ; la vie en gros, je ne me sens plus autant vivante qu'avant. Parce que je savais qu'après ça, je ne serai plus vraiment comme les autres adolescentes de mon âge. La mort laisse des traces, forcément, celles-ci resteront longtemps. J'aimerais distinguer le faux du vrai à ce moment précis. Seulement, je ne vois rien à travers Jefferson. Je peux voir à travers certaines personnes de ma classe. Car dans leurs genre, elles sont toutes exceptionnelles.


Au moment d'ouvrir la porte, je me retourne. Non, je ne retourne pas à ma place. Mais je me tourne vers Jefferson puis m'appuie contre la porte. Un certains temps s'écoule avant que je ne coupe le silence -enfin entre nous, des personnes par-ci par-là parlaient alors on ne peut pas vraiment qualifier cette situation de silencieuse. Mais avant, la classe se fige. Non non, ce n'est pas qu'une expression. Elle se fige sous ce qu'on pourrait appeler mes pouvoirs magiques. Sauf que ça n'a rien de magique. C'est juste parti pour cinq minutes de blocs de glace à la place d'élèves. Tant pis pour le reste. J'imagine que Jefferson n'en touchera pas un mot. A moins de vouloir passer pour un fou auprès de ses collègues.


Scarlett - ...Est-ce que c'est la façon dont un cours se déroule habituellement ? Dont on procède ? Est-ce que vous êtes vous même, là ?


Remarquez que je prenais un grand soin à ne pas le vouvoyé. Mais ça ne dure pas très longtemps. Je pense même que le vouvoiement ne durera pas aussi longtemps que ... Maintenant. Tout dépend de la façon dont il répondra ; fera t-il attention à ses mots, ou au contraire, parlera t-il sans réfléchir ? Le vouvoiement chez les Scarlies -tribue dont je fais partie qui n'est qu'imaginaire bien entendu- c'est un signe de respect envers la personne à qui l'on s'adresse. Les mots sans vouvoiement, lancés sans avoir étés sagement étudiés sont preuve d'insulte. Mais ici, cette règle ne compte pas vraiment. Je ne détache pas mon regard de celui de Jefferson. Même si je n'y lis rien. Maintenant il est comme une de ces images qui deviennent petit à petit floues. Je ne le vois pas vraiment. Hm ? Vous êtes déjà perdus dans mes explications ? Tant pis pour vous. Tant pis, vraiment. Les questions que je lui pose lui ont étés posées comme si les réponses devaient être évidentes. Elles le devraient enfaite. Il ne reste plus que cinq minutes vous savez ? Cinq toutes petites minutes avant qu'ils ne redeviennent "élèves". Enfin, c'est ce qu'on dit.
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Message  Invité Mer 1 Juin - 11:29

Qu'elle parte, qu'elle ne parte pas. Peu importe. Moi, j'étais déjà retourné ailleurs. Le tableau vert me faisait face et, de ma démarche laborieuse et bringuebalante, je revenais vers la surface déjà bien salie par la poussière de calcaire. Je m'étais promise une chose. Oui. Celle de ne pas faire avaler aux élèves ce dont il ne voulait pas. Mais bon... Sachant qu'ici, si je me gardais collé à ce mode de pensée, je me ramasserais à ne rien faire de mes cours, j'avais trouvé un autre moyen d'enseigner. Celui de convaincre les jeunes que je ne servais pas à rien et que je n'étais pas là que pour les faire suer. Et puis... Si elle partait, ça ne serait pas plus grave que ça. Je ne m'acharnerai pas sur quelqu'un qui ne veut que s'en aller tout droit vers un mur. Après tout, je ne suis probablement pas la seule personne qui puisse leur apprendre des choses, vu le nombre d'enseignants et d'enseignantes dans cet établissement. De toute façon, je serais toujours là pour elle autant que pour les autres élèves. Je fis donc le choix de revenir à mon cours et partis sereinement vers l'avant de la classe. Mes pas avaient de la misère à se succéder, la raideur et la douleur étaient encore présents dans mon membre, comme si cette balle n'avait jamais tout à fait accepté d'être extirpée de force de ma chair. Tout comme cet œil que je n'avais plus... Oui, je ne voyais qu'à moitié. À un point tel qu'il m'était désormais plus qu'ardu d'estimer les distances. Si, avant, j'avais pu tenir une arme, viser et tirer sans problème une cible à 100 mètres, de nos jours, j'aurais eu de la difficulté à tirer à bout portant... Ces séquelles étaient réellement encrées en moi pour toujours et je commençais à peine à accepter les inconvénients qu'elles m'imposaient.

Mais bref. Vint un moment où je dus revenir à la réalité car cette image n'avait été que fugace dans mon esprit. Oui, il roulait à toute allure. Je n'avais pas l'intention de montrer bien des choses aux élèves pour ce cours-ci. Une étape à la fois et la première était bien de me faire accepter en tant que professeur. La seconde était de me faire accepter en tant qu'égal. Et la dernière était de les convaincre que je ne voulais rien leur faire de mal. Ensuite, on pourrait commencer tout doucement à intégrer des notions d'anglais aux cours... Subtilement, bien sûr. Discuter. Créer des liens. Connaître ces jeunes qui avaient trop longtemps été étiquetés «enfants à problèmes» sans qu'on ne fasse quoi que ce soit pour les aider à la retirer. Et savoir qui était qui... J'avouais trouver bien ardu la compréhension des raisons qui poussaient les professeurs à traiter leurs disciples comme rien d'autre que des rebelles... Pour l'avoir vécu, je savais qu'on valait beaucoup plus que cela si les gens s'intéressaient à nous... Et je finis par arriver à nouveau au-devant de la classe. En ce cours laps de temps, la classe avait repris de l'animation, les chuchotements n'en étaient plus... Honnêtement, alors que je m'en fichais bien normalement, cette fois-ci, j'avais envie de me taper la tête contre les murs. J'aurais de loin préféré que cette période suive les autres de la journée et continue sur la voie de la tranquillité. Mais non. N'avais-je pas rêvé ou cette mademoiselle Wiles avait vraiment quitté la classe? Sa chaise légèrement déplacée, la place vide... Oui, elle était partie. En me retournant, je fis du regard le chemin jusqu'à la porte pour attraper sa silhouette chétive, juste dans l'encadrement de la porte. La main sur le bois, elle était prête à quitter. Elle semble hésiter. Pas si sûre, la demoiselle, hum?

Et... Et rien... Le vacarme, le capharnaüm... Le chaos... Sous mes yeux littéralement médusés, tout cela cessa instantanément. Il n'y avait que la blondinette qui me fixe intensément. Le reste de la classe semblait figé, comme suspendu... C'était... Comme dans un rêve. Pince-toi, Christo, es-tu réveillé? Et pourtant, cela ne semblait que trop réel. Ils étaient devenu des statues de cire, immobiles. Il n'y avait que la jeune fille qui semblait encore animée, ses cils bougeant tandis qu'elle ouvrait et refermait les yeux, ce réflexe naturel qu'on nomme un clignement... Deux questions s'en suivirent. Deux questions qui me prouvèrent que ce phénomène totalement irréel émanait de cette demoiselle.

« ...Est-ce que c'est la façon dont un cours se déroule habituellement? Dont on procède? Est-ce que vous êtes vous même, là? » demanda-t-elle.

J'avais tant de difficulté à le croire... Non, c'était impossible... Impossible... Je me répétais les mêmes mots depuis plusieurs instants, mais cela ne pouvait qu'exprimer l'extrême confusion de mon esprit. Je la regardais, hagard... Non... J'avais entendu certaines rumeurs à propos de Coates avant de poser ma candidature. J'avais entendu toutes sortes de choses, à vrai dire... On disait que les jeunes de Perdido étaient des monstres. Qu'ils avaient des pouvoirs dangereux. Des histoires de meurtres, des choses horribles... Depuis toute cette année d'enseignement, je n'avais rien vu. Mais là, la jeune étudiante venait de me prouver que ces rumeurs n'étaient pas que ce qu'elles prétendaient être et qu'il y avait bien une part de vérité dans cet amalgame de fausses paroles venues des mauvaises langues... Si la fille avait accepté de dévoiler ce secret, elle devait me faire un minimum confiance... Mais... Mais quelle surprise! Et je la regardai, un peu abasourdi. Je me préparai à répondre, d'une voix un peu moins assurée. Mais je ne répondrais pas à ses interrogations... Non, en fait, j'étais bien trop occupé à me demander comment, nom de Dieu, est-ce qu'elle avait... Ah, non... Autant me la fermer et réfléchir un peu avant de parler. Je respirai d'un coup, juste le temps d'effacer cette réaction de débile mental. C'était exactement ce qu'elle cherchait. Me prendre par surprise, me déstabiliser, me décontenancer... Non, en fait, c'était surtout qu'elle m'intéressait. Pas pour me servir d'elle ou de son don, si je ne rêvais pas et si je n'étais pas encore dû pour ma tournée à l'asile le plus proche...

« Euh... Je vais passer par-dessus le fait que le temps vient de s'arrêter littéralement... dis-je, toujours un peu abasourdi. Les cours... (Je fis une légère pause, puis repris :) Les cours ne se déroulent jamais tous de la même façon... Il y a les premiers, ceux pendant lesquels les professeurs doivent apprendre à connaître leurs élèves et leur donner une première impression... Comme celui d'aujourd'hui. Enfin, je veux dire... Ça, c'est un truc d'enseignant, ça ne doit pas vraiment vous intéresser. »

Et un roman sur les secrets du métier, un! Finalement, peut-être que non, ce n'était pas tant classé «secret-défense» que cela, comme renseignement... En effet, un élève attentif pouvait tirer des conclusions semblables sur le mode de fonctionnement de ses tuteurs sans trop se forcer la cervelle. Tout de même... Il ne fallait pas oublier que nombre de professeurs ne se souciaient pas le moins du monde de leur disciples, n'arrivant guère à les traiter avec l'individualité qui leur était dûe. Je n'étais pas de ceux-là, comme je ne cessais de me le répéter depuis le début de cette classe et comme je me le répétais à chaque nouvelle classe depuis l'année passée... J'avais des convictions en tant que professeur et je voulais m'en tenir à ces principes. Et puis, maintenant que notre petit échange venait de passer au rang de «conversation», je pouvais abattre les murailles professeur-élève et devenir plus familier avec elle... Du moins, je pensais. Ceci dit, je n'avais aucune idée de la quantité de temps que cela allait durer... Ah, c'était si étrange, j'avais l'impression d'être définitivement devenu fou à lier! Calme, Christo, calme. Je levai la main droite, celle qui ne tenait pas ma canne, pour replacer discrètement mon bandage qui méritait sincèrement d'être changé... Ah, si elle n'avait pas été là, je l'aurais retiré sur le champ... En fait, non, je l'aurais fait si je savais avec certitude combien de temps cette «pause» durerait... Une dernière question posée par Miss Wiles quémandait une réponse, réponse que je me ferais un plaisir de donner.

« Quant à savoir si je suis moi-même... C'est difficile à dire, Miss Wiles, très difficile. Tout dépend de quoi vous voulez parler par cette expression. »

Je jetai un bref regard vers la fenêtre, puis revint vers la blondinette.

« Définir la personnalité d'une personne est dur si l'on prend compte que cette personnalité change en fonction du milieu dans lequel on la place. Je ne serai pas la même personne dans une classe que chez moi ou quand je sors au centre d'achats, vous comprenez? Bref. Une longue explication qui ne répond même pas à votre question. Je suis moi-même en ce moment. Cela vous va-t-il? »

Tss... Non, vraiment, la situation me prenait de court. Vous savez, quand votre zone de confort est chamboulée par un élément perturbateur? Quelque chose qui n'est pas à sa place? Comme le concept du désordre organisé... Il n'y avait pourtant apparemment aucun danger, aucune menace. Néanmoins, je me sentais exactement comme si c'était le cas. Cette sensation... J'espérais qu'elle s'évanouisse au plus vite parce que je ne me sentais pas très à mon aise.  Enfin, c'était probablement le but recherché par cette élève étrange... Parce qu'il n'y avait pas vraiment d'autres mots pour la décrire, hein? Je me montrais hors d'atteinte, normalement, mais mes défenses étaient tombées à cause de la surprise et de l'incrédulité qui m'avaient envahi. Réveille-toi, Chris! Mais je devais lui retourner quelque chose. Enfin... Bref...

« À votre tour de répondre à quelques questions. Avouez-le bien franchement : en arrivant ici, vous regrettiez déjà d'avoir passé la porte, n'est-ce pas? Et votre attitude... Agissez-vous toujours de la sorte ou est-ce une conséquence de votre fatigue? »

Voilà, sincérité d'abord. J'avais répondu honnêtement, je voulais savoir pourquoi elle agissait de telle manière. Elle était peut-être comme ça au naturel, mais ses traits tirés et ses airs un peu pâles ne me trompaient pas... Pas étonnant : nombre d'élèves se couchaient à des heures impossibles et allaient tout de même en cours. Résultat : on avait au moins un ou deux, parfois même trois, quatre ou cinq zombies par classe. Enfin, c'était mieux que de ne pas avoir de classe du tout. Certains devaient s'organiser des rencontres nocturnes... Évidemment, étant simple enseignant sans permanence, je n'habitais pas sur le terrain de l'école et je ne participais pas à l'administration du pensionnat alors... Je n'en savais rien. Mais je voulais savoir. C'est ce qui me retenait de péter un boulon dans cette classe désormais remplie de statues immobiles, juste une jeune blonde qui semblait être à l'origine du phénomène qui me parlait... Non mais... Je ne comprenais rien du tout. Et je pensais que c'était bien comme ça.
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Message  Invité Dim 5 Juin - 17:01



Jefferson est probablement la seule personne ayant eu l'occasion de voir ça. En même temps, est-ce que j'avais vraiment le choix ? Les élèves parlaient trop fort. Les élèves étaient plusieurs. Les élèves parlaient souvent trop et laissaient s'échapper des mots qui ne devaient pas être dit. Oui, c'était ça le problème. Les rumeurs circulaient vite du côté des élèves et j'étais quasi-sûre que Jefferson n'en dirait rien. De toute façon, qui le croirait s'il avait la stupidité de raconter tout ça ? Personne évidemment. On lui demanderait de consulter ou au pire des cas, on le virerait pour incapacité d'exercer. Alors oui d'une certaine façon je lui faisais confiance. Son visage le trahit un instant avant qu'il ne se reprenne. C'était la réaction la plus probable à laquelle je m'attendais. Ce n'est pas souvent qu'il doit avoir des bêtes de foire dans sa classe. La réaction sur son visage était amusante mais mon visage ne laissait rien paraître. Parce que ce n'était probablement pas le moment de rire.


Jefferson - Euh... Je vais passer par-dessus le fait que le temps vient de s'arrêter littéralement... dis-il, cette même expression toujours un peu scotchée au visage. Les cours...-Il fit une pause puis reprit-Les cours ne se déroulent jamais tous de la même façon... Il y a les premiers, ceux pendant lesquels les professeurs doivent apprendre à connaître leurs élèves et leur donner une première impression... Comme celui d'aujourd'hui. Enfin, je veux dire... Ça, c'est un truc d'enseignant, ça ne doit pas vraiment vous intéresser.


Ce n'était pas vraiment la réponse à laquelle je m'attendais. Mais cependant je n'en dis rien. Je n'ai que quelques minutes avant de partir ou juste revenir à ma place. Juste quelques minutes. Truc d'enseignants qui ne m'intéresserait pas ; léger haussement d'épaules; C'est lui qui le disait. Ces temps-ci tout ce qui n'est pas, tout ce qui ne vient pas des élèves de Coates me convient parfaitement. Mais finalement je crois que c'est les élèves qui me fatiguent. Tout autant ceux de ma classe que les autres. Ils sont presque tous pareils. La partie qui ne l'est pas, je ne l'ai pas encore rencontrée.


Sa deuxième explication n'est pas vraiment celle que je m'attendais à recevoir. Pourquoi était-il obligé de changer ? C'était une question. Et à présent je me rends compte que j'en pose un peu trop. Beaucoup trop. Il faudra le dire, Jefferson est différent de la dernière professeur que nous avons eu en Anglais. Comment le définir ? Pas d'étiquettes à lui donner. Il n'en est pas pour autant déstabilisant, Un peu intriguant, juste un peu. Un long silence s'étend dans cette pièce pourtant remplie, mais figée. Jusqu'à ce qu'il me pose une question à laquelle je ne m'attendais pas. Qu'est-ce que la réponse à cette question pourra bien lui apporter ? Je ne relève pas vraiment et abandonne l'idée de lui poser cette question qui n'en est pas une mais plus une remarque dans le genre "mais de quoi j'me mêle ?". Je m'appuie sur le mur le plus proche, celui à côté de la porte. Il nous reste encore quelques minutes avant que le temps ne s'écoule.


Scarlett - Vous n'êtes et ne serez jamais à ma place, je pense que c'est une chose assez claire. Ce pensionnat est un pensionnat assez unique dans son genre. Et on ne peut comprendre les élèves qu'après une bonne semaine passée ici en tant qu'élève. Les heures de cours à passer ici ne sont pas très franchement agréables. Et tout comme vous, je change en fonction des cours. Quelques heures auparavant, j'étais dans un état moins pire que celui-ci. Alors vous êtes juste tombé au mauvais moment dans la mauvaise classe... Et puis je me demande pourquoi je me fatigue à vous dire tout ça ; ça ne doit être que du blabla pour vous.


Je passe une brève main dans mes cheveux avant que celle-ci ne s'attarde au niveau de mon front. Mal de tête qui revient à la charge, magnifique. C'était tout ce qu'il ne me fallais pas. Je serre mon poing discrètement avant de finalement me redresser, mes affaires toujours dans un de mes bras et mon sac dans ma main libre. Je regarde l'heure, quelques minutes sont passées, mais ce n'est toujours pas l'heure. Je garde une attention particulière à l'heure. Et rare, rare se font les jours où je manque de temps depuis certains mois. Peut être est-ce la fatigue. Possible. Ou peut être que je suis tout simplement lassée de devoir passer mon temps dans ce pensionnat. Si ma fierté n'était pas si immense, je demanderais à mes parents de venir me chercher. Mais visiblement non, je ne suis pas prête. Et puis, ils ne veulent certainement pas d'une meurtrière sous leurs toit. Toutes ces pensés. Je réfléchis trop. C'est peut être à cause de ça, ce mal de tête.


Scarlett - Other questions ?
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Message  Invité Sam 2 Juil - 18:20


Je ne sais pas trop quoi faire et quoi dire. C'est un peu comme un rêve, on dirait. Enfin, j'ai de la misère à croire que tout cela fasse partie de la réalité... Mais la principale caractéristique des rêves, c'est que peu importe ce qui arrive, ça paraîtra toujours naturel. Or, maintenant, ce n'est pas du tout le cas. C'est comme une sensation de vertige ou un malaise, au fond de moi, qui m'empêche de parler la tête claire. Au moins, je peux enchaîner les mots, elle ne me les a pas complètement volés. Je ne suis pas muet. J'ai vu bien pire que ça. Ce n'est pas une manifestation d'une capacité totalement irréelle qui va me faire sombrer dans la folie, pas vrai? Sinon, je suis déjà à moitié fou, alors ça ne changerait pas grand chose à mon état. La demoiselle semble confuse de mes réponses. C'est vrai que c'est assez évasif. Mais c'est la vérité. Elle s'attend à croiser Jefferson le prof dans un centre d'achats? Non mais... À un moment donné, il faut décrocher. La vie de professeur, ce n'est pas de tout repos. À force d'aller de préparation en préparation et de passer plus que la moitié de tout le temps libre qu'on a chez soi à corriger des copies, on fait une dépression si on ne se repose pas! Je suis un peu sadique quand je suis avec mes élèves, mais je ne suis pas masochiste, je tiens à ma santé.

Autour de moi, une chose me glace le sang. Les élèves qui, figés comme des statues, se fixent les uns les autres, mais la plupart les yeux tournés vers Miss Wiles... C'est extrêmement dérangeant, on dirait des robots prêts à vous sauter dessus à la première occasion. J'essaie de ne pas trop me faire de peurs, mais je ressens quand même un frisson se glisser le long de ma colonne vertébrale. La fille reprend la parole, répondant à mes interrogations sur le même ton mystérieux que ma personne. Ouais... J'aurais dû m'y attendre, vu ce que je lui avais répondu. Elle commence par tracer une ligne entre la position d'élève et celle de professeur. A-t-elle si raison de le faire? J'ai de la misère à y croire. Certes, mes années d'études au lycée sont loin derrière moi, mais elles restent et resteront toujours les plus marquantes de ma vie. J'en ai la preuve car je ne peux la fixer que d'un œil, le droit, et que ma main gauche est refermée sur le pommeau argenté de cette canne. C'est pas avec des souvenirs comme ça qu'on passe à autre chose. D'ailleurs, je ne ferai probablement pas grand chose de ma vie à part être prof et demeurerai probablement célibataire toute ma vie, coincé comme je suis dans mon passé. Il faut que je passe par-dessus, même si être enseignant, ça ne m'aide pas... Bref. Ce n'est pas du tout la question du moment.

Elle ajoute alors qu'elle n'était pas d'aussi mauvaise humeur il y a de cela quelques heures. Apparemment, je suis tombé au mauvais moment. Les cris se sont probablement accumulés dans sa cervelle, chacun cherchant à l'endommager plus que le précédent. Avec tout ce tapage combiné à celui d'une journée complète de lourdes et lentes tortures autant psychologiques que physiques, je comprends aisément ce que la jeune demoiselle essaie de m'exprimer. Elle mentionne également l'emplacement dans lequel nous nous trouvons tous les deux. Ça, c'est sûr, j'aurais préféré de loin être chez moi à préparer mes prochains cours que d'être dans cette classe qui, je le sens, va se rajouter à ma liste de tâches jusqu'à la fin de l'année. Adieu, période de congé. Et elle surenchérit en disant également que je ne m'intéresse pas du tout à elle. À ça. À tout. En fait, c'est faux. Son histoire m'intéresse. Mais seulement, pas dans ces circonstances déconcertantes et pas pendant le cours. Dans un couloir, en passant, je ne sais pas... Quoique ce qu'on me réserve est souvent une averse d'insultes et parfois des objets, mais rarement de paroles lorsque je me faufile entre les élèves pour me rendre à ma classe. Non, vraiment, elle a peut-être un peu raison en disant que nous ne pouvons pas savoir ce que subissent réellement les élèves qui arpentent les couloirs du bâtiment... Puis Scarlett termine en me demandant si j'ai d'autres questions pour sa personne. Je réfléchis.

Ma jambe me fait mal. Encore. Des douleurs chroniques qui, semble-t-il, feront partie de mon quotidien jusqu'à ma mort. Ai-je d'autres questions pour la demoiselle? Probablement. Mais sont-elles pertinentes? Pas vraiment. Alors je la regarde un instant, toujours un sourcil relevé en signe d'étonnement, ne sachant que trop peu quoi faire dans les circonstances. C'est elle qui a le contrôle, on dirait, alors je ne peux pas mettre fin à notre petit «entretien» à sa place. D'abord que je ne comprends absolument rien de ce qui se passe depuis déjà plusieurs minutes dans ce pensionnat maudit. Alors je n'ai finalement qu'une hâte, c'est que ce fichu cours se finisse. Encore faudrait-il que le temps reprenne son cours normal, et donc que je réponde à cette demoiselle. Si ses camarades semblaient bien contents de la voir me défier en quittant la classe, il serait tout de même sage qu'elle-même comprenne que ce n'est pas me défier ni répondre à une provocation de ma part. Elle est de toute évidence souffrante d'un mal de tête. Il me suffirait de lui remettre un billet et elle comprendrait que je ne la mettais pas vraiment dehors... Et elle pourrait avoir des aspirines pour soigner son problème.

« Non, je ne pense pas avoir vraiment de questions pour vous... En toute logique, ce serait plutôt vous qui devriez avoir des questions à me poser, mais soit, » dis-je.

Oui... Mais il faut poursuivre. Le temps file, les secondes s'écoulent et je n'en peux plus de ces mannequins de cire qui me fixent de leurs yeux éteints, qui regorgeaient pourtant de vie il n'y a pas si longtemps. Je porte furtivement ma main à mon front en détournant le regard, l'esprit occupé. Cette situation est étrange... Très étrange, même. Je soupire en baissant les yeux sur ma fichue canne. Enfin, il n'y a pas grand chose à ajouter. Mais je prends une décision. Lentement, je me retourne et marche vers mon bureau. Je jette un coup d’œil en coin à la demoiselle, puis j'attrape un stylo et mon carnet de billets. Je la regarde un instant. Scarlett Wiles, hein? Alors je griffonne sur le bout de papier la date, l'heure, puis au moment de cocher la raison du retrait, j'hésite. Je coche finalement «Malaise» et j'ajoute « Mal de tête, permission de prendre des aspirines à l'infirmerie et de se reposer jusqu'à la fin de la journée. » J'arrache finalement le bout de papier et reviens vers la jeune demoiselle. Je lui tends, doutant malgré tout qu'elle accepte.

« Tenez, mademoiselle... Wiles, c'est ça? Enfin. Si vous voulez des cachets d'aspirine avant d'aller vous reposer... »

Et j'abandonne le petit bout de papier sur le bureau le plus près de la porte. Mes mouvements sont toujours aussi laborieux qu'au début de la période et j'ai dû me fendre encore en quatre pour atteindre mes objets. Encore eut-il été beaucoup plus simple si miss Scarlett avait décidé d'abandonner et de rester bien sagement à sa place pour suivre le cours. Enfin, je suppose, car dans les faits, je ne suis sûr de rien. Alors je relève la tête sans manifester aucune émotion. Et je la fixe, attendant que cet instant de folie prenne fin.
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